Cinq ans après le lancement du NEPAD, l’Afrique est redevenue une priorité stratégique. La diplomatie internationale du Continent est réhabilitée. Elle est sollicitée et écoutée. Son potentiel énergétique est considérable (45 pays connaissent des prospections pétrolières). Son immense potentiel agricole fait l’objet d’un plan stratégique crédible. De 35 pays en guerre en 1995, notre Continent ne connaît plus que quatre foyers de tension (Côte d’Ivoire, Darfour, Ethiopie/Erythrée, Ouganda). Son renouveau est illustré par des associations et des ONG d’une vitalité interne et externe sans pareil. Sa population très jeune est de mieux en mieux formée. Enfin, nombres sont les pays où les libertés démocratiques ont été restaurées et maintenues sans aucun recours aux mécanismes sommaires du totalitarisme. Le principe de souveraineté nationale y appartient de plus en plus aux représentants des peuples ; La liberté et la pluralité des partis, à condition qu’ils respectent les principes de souveraineté nationale et de la démocratie, ne sont plus l’exception ; il est de plus en plus reconnu au pouvoir judiciaire de veiller au respect de la liberté individuelle. Elle retrouve une bonne santé économique et financière. L’activité économique progressé de plus de 5 pour cent depuis quatre ans. Malgré des difficultés persistantes pour certains pays, les perspectives sont plus favorables pour la plupart qu’elles ne l’avaient été depuis longtemps. Plusieurs facteurs sous-tendent ce redressement et pas uniquement l’expansion mondiale alimentée notamment par la hausse de la demande de produits de base et un relèvement de leurs cours. L’augmentation de l’aide, portée surtout par des allégements de dette et l’aide d’urgence est significative ; l’environnement macro-économique est l’amélioré et stabilisé. De façon générale, la croissance a été dopée par la mise en exploitation de nouveaux gisements pétroliers en Afrique australe et centrale, la reprise de la production agricole après la sécheresse qui a sévi dans certains pays d’Afrique australe, centrale et orientale en 2003 et un certain recul de l’insécurité. L’invasion de criquets en 2004, en Afrique du Nord et de l’Ouest notamment, a eu un impact plus faible que prévu. L’inflation est tombée à des planchers historiques, malgré l’envolée des cours du pétrole. La balance commerciale et les finances publiques se sont améliorées dans de nombreux pays, surtout chez les pays exportateurs de pétrole et de minerai. Ces évolutions sont timides mais elles sont là.